Je ne l’aime plus comme avant. Je me demande si je dois le quitter ! me confie Elodie. Au début d’une histoire, on pense qu’on aimera toujours autant l’autre, et puis, un jour, un détail, un doute… votre relation ne semble plus avoir la même magie et l’excitation qu’elle avait au début. Ou vous êtes agacé ou en colère par certains de ses comportements. Vous vous vous demandez alors si ne n’est pas le « début de la fin » de votre histoire ! Mais… si la fluctuation des sentiments était inévitable ? Analyse et réponses par des témoignages de clients.
Je ne l’aime plus comme avant ! Le désamour
A 20 ans, on imagine que l’amour rime avec toujours. Sans doute la faute aux contes de fées et autres Walt Disney « Ils vécurent heureux… » etc…, qui mentent par omission… Oui, peut-être. Car l’inconstance de l’amour n’est pas une vérité qui se raconte mais une chose qu’on découvre par soi-même lors de nos expériences amoureuses : On peut aimer quelqu’un pendant des années, sans l’aimer tout le temps ni à chaque instant.
Lorsqu’on tombe amoureux, on pare cette personne de mille attraits, alors, on le choisit. Seulement, tôt ou tard, quelque chose nous fait douter, ouvrant une brèche angoissante. C’est la première expérience du désamour passager. Pas seulement parce qu’il n’a pas mis au lave vaisselle son couvert ou refermé le tube de dentifrice, alors qu’on lui en a fait la remarque vingt fois. NON. Mais parce que, soudain, une des qualités de cet homme, qu’on croyait aimer les yeux fermés, se transforme en défaut, un aspect de sa personnalité devient rédhibitoire.
Cette belle force tranquille qu’on appelait au début « sérénité », ne serait-ce pas plutôt du je-m’en-foutisme ? Et cette boulimie de travail, un workaholisme déguisé ? OU ce côté romantique invétéré une addiction au sexe ? Du coup, d’autres questions surviennent : est-elle normale, cette aversion soudaine pour ce que j’aimais ? Me serais-je trompée ? Et si c’était le premier signe que je ne l’aime plus vraiment ?
BON A SAVOIR / Désaimer quelque temps son conjoint est normal,
fluctuations, variations sont des phénomènes inhérents au concept de sentiment.
Certains couples se séparent à cause du désamour
La difficulté, c’est que cette régularité de l’intimité, qui crée le lien solide d’un couple, met à mal et tue provisoirement ce qui avait favorisé l’élan originel ! Certains couples n’y résistent pas. Pour les autres, ce « passage » se fait de manière plus ou moins sereine.
« A 20 ans ou au début d’une relation, on est dans l’idéalisation. On ne voit pas les défauts de l’autre, ou on décrète que ce ne sont pas des défauts. On pense que le sentiment d’amour va vivre et faire vivre la relation à lui tout seul. C’est une illusion. L’erreur la plus commune, c’est de vouloir garder et retrouver toujours la même émotion pour l’autre. Pour autant, rien n’est inscrit dans le marbre. Une période sans éprouver l’amour ne signifie pas qu’il n’y a plus d’amour. Pour revenir au stade de la passion et du désir, on peut s’éloigner quelque temps, réellement ou dans sa tête, comme Sophie. On peut aussi entrer en conflit car des facteurs qui éteint le désir est la colère non exprimée. »
Agnès Love Coach
Ils ont surmonté le désamour :
« C’est en m’installant avec Thibault que j’ai éprouvé la certitude de l’aimer, doublée du sentiment vif que oui, mais pas tout le temps ! Lorsque je le retrouvais avachi sur le canapé, plongé dans ses BD, je l’aurais volontiers trucidé ! Je crois qu’il ne faut jamais oublier pourquoi on aime quelqu’un et se le réciter comme un mantra… Sinon, franchement, je mets au défi quiconque d’aimer 24h/24 ! » Elsa, 31 ans
« Je ne supporte pas quand Thomas va mal, parce qu’il devient mou. L’envie est brutale de le secouer et, au début de notre mariage, c’est ce que je faisais, je l’agressais. Maintenant, j’ai une autre tactique. Soit je fiche le camp de l’appartement, soit je me plonge dans un bouquin. Je me referme sur moi-même comme dans une bulle. Pour autant, je n’ai jamais eu envie de le quitter. Je sais que je l’aime, même quand je n’ai pas le sentiment de l’aimer ! Je sais aussi qu’il est plus facile de détruire que de construire… » Sophie, 36 ans, mariée depuis huit ans
« Après 7 années vécues avec Ludovic, il y a des tas de choses que j’aimais chez lui mais que je n’aime plus, et inversement, sans que cela remette en cause le choix initial. L’amour est une matière vivante. Pour moi, la colère, la joie, l’agacement sont des moyens pour l’alimenter. Les excès, les moments de “haine” font que la relation ne se dessèche pas : l’amour se nourrit aussi du désamour. Est-ce que j’aurais envie de rester avec quelqu’un qui ne me ferait jamais réagir ni ne m’agacerait ? Non. Est-ce que j’ai envie d’être contente de mon mari ? Non. J’ai envie d’être contente de ma femme de ménage, ça oui. L’amour, c’est autre chose qu’un service. Plusieurs fois par an, après quinze jours où je ne peux plus l’encadrer, je provoque une engueulade pour vérifier les sentiments que j’ai pour lui et ceux qu’il a pour moi. » Colette, 38 ans
Tous les amoureux passent par une sorte de désamour
« Désaimer », que ce soit pour deux jours ou deux semaines, est souvent source d’inquiétude, de doute et de tristesse. La première chose à faire est donc de se dire que tous les amoureux en sont passés par là. Si ce n’est pas une consolation, cela rassure. Ensuite il faut se poser les bonnes questions. Y a-t-il quelque chose que je n’ose pas exprimer ? Est-ce que ce n’est pas moi que je n’aime pas ?
Croyez-vous que les personnes qui vivent seules se lèvent toujours de bonne humeur et sont prêtes à manger la vie à pleines dents ? C’est ce que je demande à mes clientes lorsqu’elles arrivent en coaching en exprimant une lassitude générale qu’elles mettent sur le compte de leur couple. Les célibataires aussi ont leurs passages à vide ! Il y a des périodes où l’on ne se sent pas capable d’aimer, parce qu’on ne s’aime pas soi-même.
Il faut alors s’interroger : “Est-ce avec lui ou avec moi que j’ai du mal ?” » On se lève un matin et on se trouve moins jeune, moins belle. Alors, le garçon à côté de nous, comme par hasard, on ne le trouve plus aussi aimable et désirable. Dès le réveil, quelque chose en lui s’avère insupportable : par exemple boire son thé suivi d’un café en faisant semblant d’écouter France Inter (pour Léa, 35 ans, en couple depuis cinq ans).
Du coup, on remet tout en question et on évalue son histoire d’amour comme une marchandise, ou presque. Inés, 32 ans, a failli en faire les frais. « L’année dernière, j’ai été maltraitée au bureau. Résultat : je me suis mise à trouver l’ensemble de ma vie minable. Je ne supportais plus ni l’appartement, ni le chat, ni le fiancé ! Si ma mère et Agnès Love Coach ne m’avaient pas mise en garde – en me disant de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain ! –, je crois que j’aurais tout largué, Sylvain en premier ! »
Les hommes doutent-t-ils aussi de leurs sentiments ?
Conclusion sur le désamour
L’amour ne peut pas être évalué en termes de performances et de bilan de compétences ! Il faut faire confiance à la force du lien et à sa longévité, en le réinscrivant dans le temps. Dit autrement : une histoire d’amour n’est pas égale à la somme des événements positifs et négatifs vécus ensemble. Un sentiment d’amour ne se résume pas à l’équilibre des qualités et des défauts de l’autre : il faut que ça bouge, que ça évolue. C’est compliqué à vivre, mais passionnant. Quoi qu’en disent les contes de fées….