L’emprise d’un pervers narcissique ne laisse pas des bleus sur la peau, mais des cicatrices dans l’âme. Cet article est là pour vous aider à comprendre ce que vous traversez ou avez traversé, à mettre des mots sur l’indicible, et à vous accompagner sur le chemin d’une libération intérieure profonde. Vous n’êtes pas seul.e, et vous n’êtes pas fou.folle : il existe une sortie, et au-delà, une renaissance possible. Cet article a un but : vous aider à comprendre, vous aider à sortir, et vous aider à renaître.
Je m’appuie(rai) notamment sur l’excellent travail de Pascal Couderc, dont les 8 volumes sur la perversion narcissique (sortis le 3 octobre 2025) sont, selon moi, parmi les plus sérieux, les plus complets, et les plus accessibles à ce jour sur ce sujet.
La rencontre unique … puis la confusion
Entrer dans la sphère d’un pervers narcissique, c’est glisser dans un monde parallèle qui ne dit pas son nom. Au début, tout ressemble à une évidence : la rencontre paraît unique, la connexion fulgurante, l’amour intense. Puis, doucement, presque invisiblement, quelque chose se fissure. Sans savoir comment, vous perdez le fil de vous-même. Vous doutez. Vous culpabilisez. Vous faites tout pour que « ça redevienne comme avant ». En vain. Même lorsque vous comprenez que cette relation vous détruit, il y a encore cette confusion, cette honte, cette peur, ce lien invisible que vous n’arrivez pas à couper.
Ce que vous ressentez n’est pas un caprice, ni un manque de volonté. C’est le résultat d’une emprise psychologique puissante, finement construite. De nombreux spécialistes ont étudié ce phénomène, notamment Pascal Couderc, psychologue, psychanalyste et auteur, dont la série de huit volumes sur la perversion narcissique fait référence aujourd’hui — j’y reviendrai en conclusion.
1. L’emprise : une prison invisible qui se referme lentement
L’emprise affective ne s’installe pas en un jour. Elle avance masquée.
Au commencement, il y a l’illusion d’un amour parfait. Le pervers narcissique vous idéalise : vous êtes « exceptionnel(le) », « différent(e) », « enfin la bonne personne ». Votre système émotionnel s’ouvre, se relâche, se confie. Vous abaissez vos défenses.
Puis, subtilement, l’autre commence à s’infiltrer dans vos pensées, vos réactions, votre regard sur vous-même. Et sans même vous en rendre compte, vous vous mettez à le consulter intérieurement avant d’exister :
« Que va-t-il penser ? », « Est-ce que cela va déclencher une crise ? », « Peut-être que c’est moi qui exagère… ».
C’est ainsi que l’on perd sa boussole intérieure. Et un jour, on se rend compte que la cage est là. Qu’on ne respire plus. Mais on ne sait plus quand ni comment on a cessé d’être libre.
2. Les mécanismes qui détruisent : comprendre pour se délivrer
Pour dominer, le pervers narcissique utilise des mécanismes éprouvés. Ils ont tous un objectif commun : vous faire douter de vous pour prendre le contrôle de votre monde intérieur.
Parmi eux :
- La dévalorisation répétée : de petites humiliations, insinuations ou critiques, souvent « pour votre bien ».
- Le gaslighting : vous faire croire que ce que vous avez vu, entendu ou ressenti n’a pas existé.
- L’inversion des rôles : vous devenez la coupable, l’instable, la problématique.
- Le chaud / froid : affection, rejet, silence, gentillesse, violence… jusqu’à créer une dépendance émotionnelle.
- L’isolement : réduire votre entourage pour devenir votre seul miroir.
Chaque attaque est minime, insidieuse, mais leur accumulation crée un séisme intérieur silencieux. Vous perdez votre confiance, votre intuition, votre estime. Vous n’êtes plus à la tête de votre propre vie.
3. Pourquoi il est si difficile de partir : ce n’est pas de la faiblesse
Beaucoup se jugent : « Pourquoi je reste ? Pourquoi je n’arrive pas à partir ? »
Si vous vous posez ces questions, sachez ceci : ce n’est pas que vous êtes faible. C’est que vous avez été blessé(e), manipulé(e), attaché(e) psychiquement.
Plusieurs forces se mêlent :
- l’espoir que « le beau du début » revienne,
- la culpabilité instillée par l’autre,
- la peur d’être seul(e) ou de ne pas être cru(e),
- la honte de ce que l’on vit,
- et surtout, le traumatisme d’attachement, créé par l’alternance chaud/froid.
Votre cerveau émotionnel est pris en otage. Votre cortex rationnel sait que cette relation vous détruit, mais votre cœur traumatisé n’arrive pas à s’arracher.
On ne fuit pas l’emprise par la force. On s’en sort en douceur, en comprenant le mécanisme, en retrouvant son axe, en réapprenant à s’écouter.
Agnès Love Coach
4. Sortir de l’emprise : reprendre le pouvoir de son espace intérieur
Pour se libérer, il y a une étape incontournable : prendre de la distance. Dans l’idéal : le zéro contact.
Si ce n’est pas possible (enfants, obligations…), alors l’objectif devient : couper le lien émotionnel, en limitant strictement les échanges au nécessaire, sans justification, sans affect, sans argumentation.
Parallèlement, la sortie durable passe par quatre reconquêtes :
- Reconquérir son discernement (revoir les faits, écrire, nommer)
- Reconquérir son espace psychique (arrêter de se laisser envahir mentalement)
- Reconquérir son corps (respirer, s’ancrer, bouger)
- Reconquérir son droit à l’existence (se remettre au centre de soi)
Sortir d’une emprise n’est pas un sprint. C’est un chemin. Et chaque pas compte.
5. Se reconstruire et renaître : la guérison après le chaos
Une fois la fuite amorcée, commence le plus beau — et le plus délicat : la reconstruction.
Ce n’est pas « redevenir comme avant ».
C’est devenir soi, enfin.
Cette renaissance inclut souvent :
- Restaurer l’estime de soi
(apprendre à se parler avec douceur, à se respecter, à s’aimer sans condition) - Réhabiliter l’intuition
(écouter ce que votre corps et votre cœur savent, avant votre mental blessé) - Poser des limites
(et ne plus s’excuser d’exister) - Réapprendre la sécurité intérieure
(pour ne plus chercher un sauveur, un juge, un maître ou un bourreau) - Réouvrir le lien aux autres
(en choisissant des relations saines, réciproques, stables, respectueuses)
« La reconstruction est un processus lent. Mais elle mène à une souveraineté nouvelle.
Une victime sortie de l’emprise
Un jour, on se réveille, et on se sent libre, debout, aligné.
On ressent : « Je me retrouve. Je me choisis. Je me respecte. » C’est cela, renaître.
Vous êtes victime d’une personne pervers narcissique ? Achetez et lisez ces 8 livres :
Comprendre l’emprise. En sortir. Se reconstruire. Ce chemin est exigeant, mais il est possible — et vous le méritez. Vous n’avez pas échoué : vous avez survécu. Maintenant, vous allez guérir, apprendre, grandir, vous redéployer. Pour approfondir cette libération intérieure, je vous recommande chaleureusement la série en huit volumes de Pascal Couderc sur la perversion narcissique. Son approche, à la fois humaine, structurée et éclairante, offre un véritable fil conducteur pour comprendre les mécanismes, dépasser les blessures, et se reconstruire en toute lucidité.`
