Agnès Love coach

C’est un fait, les applis de rencontre lassent. On n’y croit plus. On revient sur l’appli sans savoir pourquoi. On la referme aussitôt. On swipe pour passer le temps, sans désir, sans curiosité ou une sorte de désespoir. On jette un œil aux messages, on soupire, on remet le téléphone dans la poche. Parfois on répond parce qu’on s’emballe un peu mais souvent par dépit…

© Le désespéré – Gustave Courbet

Ce n’est pas tant le célibat qui pèse que l’environnement dans lequel on tente aujourd’hui de vivre la rencontre : un environnement où l’on est vu sans être regardé, choisi sans être rencontré, sollicité sans être reconnu. Le problème n’est pas tant les autres. C’est l’effet que produit le dispositif sur notre psychisme, notre désir, notre manière d’entrer en lien. Et quand on cherche du sérieux — une vraie histoire, une vraie présence, une continuité — l’enjeu aujourd’hui devient encore plus délicat.

Pourquoi les applis usent autant : une fatigue d’identité plus qu’une fatigue romantique

« On ne le dit pas assez : ce qui épuise sur les applis, ce n’est pas tant l’échec amoureux que les micro-rejets silencieux, les conversations qui meurent sans explication, les matches qui ne donnent rien, les intentions floues… À chaque interaction avortée, on ne peut pas s’empêcher de se demander — même très discrètement — si quelque chose en nous n’a pas été jugé, évalué, pesé, trouvé insuffisant. Le doute et/ou la déception s’installent. »

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Vous n’êtes pas fatigué de chercher : vous êtes fatigué d’être constamment exposé

Et cette exposition est d’autant plus violente qu’elle est silencieuse.
– On ne vous dit jamais “non”. On disparaît.
– On ne vous critique jamais. On vous ignore.
– On ne vous renvoie jamais un miroir clair. On vous laisse planer le flou.

Une part de la lassitude vient tout simplement du fait que notre psychisme n’a pas été conçu pour absorber autant de signaux flous.

L’effet de saturation : trop d’informations, pas assez de rencontre

Les applis créent une illusion d’abondance : des milliers de profils, des centaines de possibilités, des dizaines de matches. Mais cette abondance n’est pas de la richesse : c’est du bruit. Trop de visages, trop d’inconnus, trop d’options — et paradoxalement très peu de profondeur. Dans un tel flux, notre désir n’a plus le temps de s’attacher. Il glisse. Il trie. Il passe.

La saturation de ce supermarché de profils émousse l’attention, la curiosité, l’ouverture. Elle produit une forme de lassitude émotionnelle proche de l’engourdissement. On ne ressent plus vraiment, ni l’intérêt ni la déception. On anesthésie pour survivre — et dans cette anesthésie, le sérieux devient presque impossible.

Mais alors, comment ne pas se lasser des applis et sites de rencontre ?

La première manière de ne pas vous lasser est de reprendre le contrôle du rythme. Les applis sont conçues pour vous happer, pour vous faire revenir sans cesse, pour occuper les interstices de votre attention. Il faut leur résister. Pas par rigidité morale. Par préservation de votre espace intérieur.

Si vous ouvrez l’appli au réveil, cinq fois dans la journée, en marchant, en attendant le métro, le soir dans votre lit… votre psychisme est constamment happé dans un espace de dispersion. Pourtant… l’amour demande exactement l’inverse : de la densité, de la présence, de la disponibilité intérieure.

Je conseille toujours de faire des applis de rencontre un usage ponctuel, intentionnel, presque ritualisé. Et ça change tout ! Une demi heure dédiée, choisie, lucide — et l’expérience bascule.
On ne subit plus l’outil. On l’utilise.

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S’autoriser à être singulier, différent : sortir de l’anonymat émotionnel

Les applis créent un paradoxe étrange : tout le monde veut être repéré, mais presque personne n’ose sortir du cadre. Beaucoup essaient d’être “présentables”, consensuels, neutres, pour plaire. Or ce qui épuise, ce n’est pas le fait d’être soi : c’est de jouer un rôle pour plaire.

Un profil qui contient une pensée, un trait d’humour atypique, une sensibilité, un détail intime mais vrai — même minuscule — change totalement l’expérience. Parce qu’il rend possible une rencontre de subjectivité à subjectivité, et non de masques à masques.

Je conseille toujours d’oser déplaire pour plaire dans votre bio. Par exemple : Si vous ne voulez vraiment pas d’enfants, écrivez le ! Vous aurez peut-être moins de matchs mais des matchs compatibles. Et vous gagnez du temps.

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Chercher du sérieux, c’est une manière d’être, pas une annonce

Il est inutile d’écrire “je cherche du sérieux”. Tout le monde l’a lu mille fois. Cela n’impressionne plus personne. Ce qui traduit vraiment le sérieux, c’est :

• la qualité de la première phrase,
• la présence mise dans l’échange,
• la manière de poser une vraie question (et pas une question automatique),
• la capacité à ne pas s’éterniser dans le virtuel,
• la clarté dans le rythme,
• la cohérence dans le ton.

« On attire pas l’amour sérieux par déclaration. On l’attire par cohérence. Le sérieux d’un profil se ressent immédiatement. Il se lit dans l’attitude. Il se devine dans la maturité émotionnelle. Il se voit dans la façon de dire non, dans la manière de clôturer une conversation, dans l’élégance de refuser ce qui ne résonne pas. Le sérieux attire le sérieux. »

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Ne tombez pas dans le piège du virtuel : restez dans la réalité !

Le piège énorme qui contribue à la lassitude : les conversations interminables. On parle deux heures par message ou au téléphone, on échange nos goûts, on se raconte nos journées… et puis, sans prévenir : plus rien. Normal ! Le virtuel crée un simulacre d’intimité qui ne s’inscrit dans aucun corps, aucun rythme, aucun ancrage. Plus on reste dans cet espace sans passer au réel, plus la déception devient probable.

C’est presque une loi psychologique : tout ce qui dure trop longtemps en virtuel se dissout.

« Proposez rapidement une rencontre, une vraie, même courte — un café, un passage dans un parc, vingt minutes sur un banc. Parce qu’on bascule dans le vivant. Pas dans l’attente. Pas dans la projection. Ce n’est pas de la précipitation. C’est de la clarté, restez dans la réalité.

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Naviguez avec lucidité : 90 % des interactions ne mènent ou ne mèneront nulle part

Vous parlez à des gens distraits, pris, fatigués, timides, indécis, pas prêts, perdus, curieux mais pas impliqués, flattés mais pas disponibles.
Vous parlez à des personnes qui pensent encore à leur ex. À des personnes qui se cherchent elles-mêmes. À des personnes qui swipent sans désir, comme vous parfois. À des personnes qui ne savent même pas ce qu’elles espèrent trouver : Ce n’est pas vous qui êtes rejeté : c’est le système qui produit du rejet en continu.

Cette lucidité allège. Elle dédramatise. Elle remet du souffle. Rien de tout cela n’est une évaluation de votre valeur.

Restez ouvert sans vous blinder : voilà le défi le plus subtil

Une appli de rencontre n’est qu’un outil. Il suffit de bien l’utiliser

Le véritable enjeu des applis, c’est la manière dont vous y existez :
Si vous y allez en quête de preuves, vous vous y perdez.
Si vous y allez en quête d’égo, vous vous abîmez.
Si vous y allez pour fuir, vous vous éteignez.
Si vous y allez en vous épuisant, vous vous desséchez.
Mais si vous y allez lucidement, avec une intention claire, un rythme maîtrisé, une singularité assumée, une ouverture protégée, une maturité affective posée — alors les applis cessent d’être un lieu de lassitude pour devenir un vrai lieu de rencontre possible.

Agnès Love Coach

Pour conclure

Les applis de rencontre bien utilisées deviennent un lieu d’exploration parmi d’autres, un espace transitoire où l’on peut – parfois – croiser quelqu’un qui cherche la même chose que vous : quelque chose qui dure.

Vous avez du mal avec les applis de rencontre ?
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