Agnès Love coach

« Pourquoi mon partenaire ne change-t-il pas, malgré mes efforts, mes arguments, mon amour ? Pourquoi persiste-t-il dans des comportements qui me frustrent ou me blessent ? Comment faire pour qu’il change ? » Isabelle

Derrière le désir de transformation se cache souvent l’illusion que notre partenaire devrait changer pour nous, par amour. Comme si le couple était un laboratoire de perfection. Mais la réalité est plus subtile. Le changement, authentique et durable, ne naît quasiment jamais d’une exigence extérieure. Il surgit d’un mouvement intérieur, d’une prise de conscience, parfois douloureuse, et non d’une pression ou d’un ultimatum du partenaire.

Vouloir transformer l’autre peut masquer un besoin inconscient de contrôler ou de réparer ce que nous percevons comme des manques dans notre propre vie ou dans notre relation.

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Pourquoi ne change-t-il pas, même quand je lui explique ?

Chacun développe, au fil de l’enfance et de ses expériences, des stratégies pour survivre et préserver son équilibre psychique. Même lorsqu’elles frustrent l’autre, ces stratégies ont une fonction : protéger le self, gérer l’angoisse, maintenir un sentiment de sécurité intérieure.

Si votre partenaire répète des comportements qui vous irritent, ce n’est pas par malveillance, mais parce qu’il n’a jamais appris à faire autrement. Sa résistance au changement n’est pas un refus de vous, mais une façon de gérer un inconfort interne. Et l’amour, aussi intense soit-il, ne dissout pas ces résistances.

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Mais s’il m’aime, pourquoi ne fait-il pas d’efforts ?

L’amour n’implique pas automatiquement la capacité à répondre à tous nos besoins. Votre partenaire peut vous aimer sincèrement et rester incapable de certains ajustements, non par indifférence, mais parce que son histoire personnelle ou ses habitudes psychiques le limitent. Il ne s’agit pas d’un défaut de cœur, mais d’une limite structurelle de son être.

Vouloir qu’il change par amour, même avec bienveillance, peut devenir une impasse : on s’épuise à chercher un mouvement que seul l’autre peut initier. La seule et vraie question à vous poser est : « Jusqu’où suis-je prêt à accepter ce qu’il est, sans le transformer ? »

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Dois-je renoncer ?

Renoncer n’est pas abandonner, mais clarifier ce qui est essentiel et ce qui relève du confort ou de l’idéalisation. Dans un couple, certains besoins sont fondamentaux : respect, loyauté, sécurité affective. D’autres sont des préférences : romantisme, organisation, petites attentions.

Un couple adulte (mature) fonctionne lorsqu’il accepte la singularité de l’autre et négocie les attentes (fait des compromis), plutôt que de chercher à modeler l’autre selon un idéal. L’amour n’est pas une tentative de possession, mais une rencontre de deux subjectivités distinctes.

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Peut-on vivre ensemble sans que l’autre change ?

  • Oui, mais sous certaines conditions :
  • – reconnaître la différence et la singularité de l’autre ;
  • – redéfinir ses attentes, en distinguant ce qui est vital de ce qui relève de la préférence ;
  • – réfléchir à son propre besoin de changement, qui peut parfois refléter des blessures ou des projections personnelles.

Le couple peut survivre et même prospérer sans transformation radicale, mais il suppose une capacité à accepter l’autre tel qu’il est, avec ses limites, ses contradictions et parfois ses défauts. Les couples épanouis et qui durent savent cela ! Ils n’idéalisent pas leur partenaire. Ils l’aiment tel qu’il est sans jamais chercher à le changer et font ensemble des compromis si nécessaire.

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Trois exemples de coaching :

Exemple 1 : Camille et Marc


Camille m’a appelé, épuisée par l’indifférence de Marc. Elle voulait qu’il s’investisse davantage dans leur vie commune et qu’il montre ses émotions. Après plusieurs séances, nous avons travaillé sur sa propre capacité à poser des limites claires et à exprimer ses besoins sans reproche ni contrôle. Camille a commencé à observer Marc avec un regard plus lucide : elle a compris que ses comportements n’étaient pas un refus d’aimer, mais une manière de gérer sa propre vulnérabilité. En changeant sa posture, Camille a cessé de « tirer » Marc vers elle et a créé un espace où il pouvait, progressivement, montrer plus d’investissement, mais à son rythme.

Exemple 2 : Julien et Sophie –


Sophie souffrait d’un partenaire qui ne s’impliquait jamais dans les décisions du couple (voyage, projets…). Elle voulait qu’il change pour « correspondre à son idéal de partenaire ». Dans le coaching, nous avons exploré ses attentes et projections : beaucoup étaient liées à sa propre peur de l’abandon et à son besoin de contrôle. En acceptant que Julien ne changerait pas fondamentalement, Sophie a appris à décider ce qui était non négociable et ce avec quoi elle pouvait composer. Le couple n’est pas devenu parfait, mais Sophie a retrouvé de la sérénité, et Julien a commencé à faire des efforts ponctuels, non par obligation, mais parce qu’il se sentait respecté et non jugé.

Exemple 3 : Laura et Antoine


Laura se plaignait qu’Antoine ne prenne jamais d’initiative dans leur vie quotidienne et qu’il ne s’implique pas pour ranger la maison, faire la lessive parfois etc… ce qui la mettait en colère car elle aime un environnement propre et organisé. Elle voulait qu’il change pour être plus responsable » et correspondre à ses standards. Dans le coaching, nous avons exploré la dynamique derrière sa frustration : Laura projetait sur Antoine ses propres angoisses de contrôle et son besoin de sécurité et d’ordre.

Nous avons travaillé sur deux axes :


1. Ses attentes personnelles : identifier ce qui était vital pour elle (la propreté et un minimum d’organisation) et ce qui relevait de ses préférences perfectionnistes.
2. Sa posture vis-à-vis d’Antoine : poser des limites claires sans chercher à le transformer par la critique ou la culpabilisation, et accepter que certaines habitudes resteront probablement inchangées.

En ajustant son regard et sa manière de communiquer, Laura a commencé à déléguer certaines responsabilités tout en conservant son autonomie et son exigence pour l’ordre, mais sans harceler. Antoine, libéré de la pression permanente, a commencé à faire des efforts ponctuels pour ranger et participer à la vie domestique, non par obligation mais par volonté de respecter leur relation. La tension a diminué, et le couple a trouvé un équilibre plus respectueux des singularités de chacun.

Accepter la différence

Accepter l’autre, c’est d’abord comprendre que l’altérité est inévitable. Chaque individu arrive avec son histoire, ses habitudes, ses blessures, et ses mécanismes propres. Vouloir que l’autre devienne notre idéal revient souvent à nier cette réalité.

Accepter la différence ne signifie pas tout tolérer ni renoncer à ses besoins essentiels. C’est reconnaître que certaines limites sont irréductibles et que l’autre n’est pas un projet à achever, mais une personne complète avec laquelle on choisit de coexister.

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Dans la pratique du coaching, accepter la différence peut se traduire par :
• poser des limites claires sur ce qui est non négociable ;
• identifier ce que l’on peut composer et ajuster ;
• changer son regard pour valoriser les qualités de l’autre plutôt que de se concentrer sur ses manques ;
• transformer la frustration en curiosité : comprendre pourquoi l’autre fonctionne ainsi plutôt que chercher à le changer.

Notre capacité à accepter l’autre tel qu’il est constitue un des fondements de la maturité affective et permet au couple de survivre, voire de s’épanouir, sans que chacun doive se transformer en miroir de l’autre.

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Puis-je aimer sans attendre qu’il change ?

Oui. L’amour mature consiste à reconnaître l’autre dans sa singularité et ses limites, à choisir consciemment de partager sa vie sans le transformer. Cela ne veut pas dire tout accepter aveuglément : il s’agit de décider ce que vous pouvez supporter, ce que vous voulez négocier, et ce qui est non négociable pour votre bien-être.

Conclusion

Ainsi, le véritable défi du couple n’est pas de changer l’autre, mais de changer son regard sur l’autre, accepter son irréductible altérité et s’interroger sur ses propres attentes, ses projections et ses limites. C’est là que se joue la maturité affective et la possibilité d’un amour durable, profond et respectueux.

Vous avez des difficultés avec votre partenaire, vous aimeriez qu’il change mais ne savez pas comment vous y prendre ?

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