Agnès Love coach

Les 5 raisons des femmes qui ont peur de s’engager.

Avoir peur de s’engager, voilà un comportement que l’on associe souvent aux hommes. Les clichés ont la vie dure. D’une part, tous n’ont pas peur, d’autre part, les femmes aussi ont leurs craintes. Que se cache-t-il derrière cette peur ? Pourquoi, alors que cette histoire sent bon, nous préférons ne pas nous aventurer ? Christophe Giraud, sociologue, auteur aux éditions Armand Colin de « L’amour réaliste », qui étudie la nouvelle façon que les jeunes femmes ont d’entrer en amour, avec prudence et sans illusion. Enquête sur le pourquoi du comment certaines ont peur de s’engager, afin de mieux se comprendre et accepter ses blocages.

On a peur de souffrir

« Tomber amoureux est un risque« 

Certaines ont déjà souffert, d’autres non. Mais l’idée même de finir le cœur brisé, non merci. Beaucoup de femmes répètent qu’elles ne préfèrent pas prendre le risque de tomber amoureuses, de s’ouvrir, pour finir en petits morceaux, déçues et abîmées. « L’amour est une expérience hasardeuse. Tomber amoureux est un risque (celui d’être rejeté par le partenaire, de le lasser) et le fait de s’installer ensemble en est également un (que ça ne fonctionne pas avec le conjoint cohabitant). » Alors avant de se lancer corps et âme, la prudence est de mise. Pour ne pas monter trop haut et s’écraser dans la douleur, on préfère le pas à pas, une façon de se rassurer et d’apprivoiser notre peur. Quitte à s’engager, autant être certaine qu’on n’en souffrira pas. « Les jeunes adultes veulent être sûrs que les sentiments ressentis sont communs, de façon à ce que l’un ne soit pas dépendant de l’autre« , poursuit le spécialiste. Savoir l’amour réversible, c’est prendre conscience que l’issue de la relation ne sera pas forcément celle que l’on attend, mais c’est aussi l’occasion de prendre son temps et de ne pas brûler les étapes pour se préserver. Et il n’y a pas de mal à ça.

On a accusé trop d’échecs

Que l’on ait souffert ou pas, on note que nos relations échouent à chaque fois. Pas besoin de finir malheureuse pour s’apercevoir que nous sommes face à un schéma récurrent. Alors si c’est pour se planter une nouvelle fois, à quoi bon s’engager ? « L’échec désillusionne au sens où il conduit à une critique des scénarios amoureux idéaux, des stéréotypes de ce qu’est l’amour, il oblige à être plus réflexif à toute nouvelle relation« , observe le sociologue. La bonne nouvelle, c’est qu’en regardant au fond de soi, on pense certes que l’amour « pour la vie » est un vaste canular, mais on ne rejette pas l’idée qu’un jour, ça puisse fonctionner. L’envie de former un couple, ça nous tente. On n’exclut pas l’idée, mais on fait plus attention aux sentiments perçus, aux preuves d’amour, pour ne pas reproduire les mêmes relations qu’auparavant. Alors plutôt que de ne penser qu’aux échecs passés et aux possibles échecs à venir, concentrons-nous sur ce que nous ressentons de plus intime, à savoir ce rêve d’amour idéal, qui nous amènera vers de nouvelles aventures.

On ne se sent pas à la hauteur

Pour certaines, la peur de s’engager vient d’un manque de confiance. Puisqu’on est nulle et que l’on ne vaut pas le coup, on ne pourra jamais rendre quelqu’un heureux et notre relation ne ressemblera à rien. On préfère alors rester en retrait de ce vaste monde amoureux, où les histoires se font et se défont. « Sur le marché des rencontres, certaines personnes disposent de plus ou moins de « capitaux » à faire valoir. Certains peuvent se sentir rejetés d’avance, découragés, comme les jeunes paysans du Béarn que Pierre Bourdieu a observés dans ‘Le Bal des célibataires’. Mais une histoire longue qui se termine ou des échecs peuvent conduire aussi à une forme de dévalorisation de soi. Les reproches du partenaire nous atteignent. L’échec nous remet en question. Certaines personnes qui connaissent des échecs répétés peuvent alors effectivement se sentir découragés et avoir le sentiment qu’elles ne savent pas ou plus comment conserver un ou une partenaire« , analyse Christophe Giraud. A ce moment-là, un travail sur soi peut être utile. Le but : reprendre du poil de la bête et oser penser que nous aussi, on peut vivre une belle histoire. A moins qu’une prochaine rencontre nous le prouve.

On craint pour notre liberté

On étire le début de notre histoire avant qu’elle ne s’installe dans un quotidien

Il faudra rendre des comptes si on rentre tard, ranger un appartement, organiser notre emploi du temps, choisir quelqu’un pour « toujours »… Comme si le couple était une prison ? « La vie de couple comporte une dimension de contrainte, pour les hommes comme pour les femmes. Elle peut être ressentie par les jeunes adultes qui ont peur de s’enfermer trop tôt dans une histoire conjugale, familiale, alors qu’ils sont incités à vivre leur jeunesse« , explique le spécialiste. Alors, on prend notre temps, on étire le début de notre histoire avant qu’elle ne s’installe sous un même toit, dans un quotidien. On vit alors des histoires plus souples, plus légères, comme peuvent le vivre certaines personnes plus âgées qui après un divorce, par exemple, décident de prendre le temps pour préserver leur autonomie retrouvée. Garder son indépendance tout en passant de tendres moments à deux est une nouvelle forme d’amour et rien ne nous oblige à échanger nos clés si le bonheur préfère avoir deux salles-de-bains. 

On a trop de choix

Aujourd’hui, avec les applis et le nombre de prétendants à la minute, on a l’impression qu’il est inutile de faire des efforts avec quelqu’un, de s’accommoder, de découvrir, puisqu’on peut croiser demain quelqu’un d’autre de plus « parfait », qui nous conviendrait mieux. Cependant, dans ce monde de séduction moderne, le souci n’est pas tant la multiplicité du choix. Selon Christophe Giraud, le problème vient plutôt de l’assurance à ce qu’une nouvelle histoire commence sur un même registre pour les deux partenaires. Car avec les applications, qui permettent d’entrer facilement en contact, il n’est pas simple de trouver l’amour durable. D’une part, si on a peur de s’engager au cas où le voisin soit plus fun, notre peur vient aussi du risque que les hommes croisés n’attendent que du sexe. Pourquoi s’ouvrir si on ne nous rappelle pas demain ? L’essentiel est de discuter très vite avec les personnes rencontrées en ligne de ce que l’on attend. On expose nos valeurs, on fait part de notre vision de l’amour. 

© Le journal des femmes

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