Agnès Love coach

Tout sur le reproche dans le couple (encore un coup de l’égo…)

Il (ou elle) me fait toujours des reproches ! Le reproche dans le couple est un réflexe qui surgit lorsque l’autre ne correspond pas à ce que nous attendons de lui. Mais malheureusement, une fois le reproche lâché, « l’autre » ne change pas et donc on se rend compte, désespéré, que le reproche a été vain, il n’a rien résolu, la situation reste inchangée… voir aggravée. Mais pourquoi et y a-t-il une méthode pour faire « un bon reproche » ?

reproche

Pourquoi on ressent le besoin de faire un reproche ?

C’est bien souvent parce que nous nous sentons déconcertés par l’attitude d’un autre que nous pensons qu’il aurait dû avoir une attitude différente de celle qu’il a eue. C’est alors que nous lui adressons un reproche, en lui expliquant ce que – selon nous – il aurait dû être, ou faire.
À moins que notre reproche ne soit qu’une pure compulsion personnelle, il y a dans ce cas une naïveté extrême, un égocentrisme déconcertant, de l’immaturité, que de croire qu’il nous suffit d’adresser un reproche à l’autre pour qu’il devienne ce que nous voudrions qu’il soit, qu’il agisse comme nous voudrions qu’il agisse. Comme si l’autre ne pouvait qu’avoir le désir de nous obéir !
En réalité, un être se comporte toujours « comme il se comporte » parce que ses comportements sont toujours à la mesure de ses besoins conscients et inconscients, ce que l’on pourrait appeler sa singularité, sa capacité personnelle ici et maintenant.

Le reproche, encore un coup de notre égo !

Chacun d’entre nous est unique et différent, nous voyons tous la vie, les choses selon notre vision, et même s’il est agaçant pour nous tous d’entendre que chacun fait et fera toujours ce qui lui plaît, les choses – à l’évidence – fonctionnent ainsi dans tous les domaines de l’existence.
Nous sommes « confinés « dans notre égocentrisme ! Nous sommes très nombreux à penser – par exemple – que notre partenaire devrait nous accorder davantage d’attention quand nous en ressentons le besoin, et nous sentons même justifié de lui reprocher de ne pas nous en donner assez !
Enfermés dans nos principes moraux, nous nous permettons de penser que notre partenaire ne devrait pas (autre exemple) nous mentir ! et nous nous sentons légitime et justifié de le juger et le sermonner à propos de ses cachotteries ou mensonges.

Le reproche nait car on s’attend toujours à ce que le comportement des autres corresponde « pile » à nos attentes. Explications :

D’une manière générale, nous tous humains que nous sommes, tant que les comportements des autres ne correspondent pas à nos attentes, nous nous sentons justifiés de les leur reprocher. (Exemple typique dans notre société avec les « pour » et les » contre » le vaccin ou l’avortement, etc….. la plupart d’entre nous aime à revendiquer avoir raison.
Alors, trop surs d’avoir raison et d’être autorisé à justifier avoir raison, nous adressons des reproches aux autres avec l’intention qu’ils deviennent ce que nous souhaitons qu’ils soient, sans aucune conscience du fait que, à l’inverse, nous créons chez eux une réaction contraire.

« L’être humain est paradoxal ! Alors même qu’il a compris que le reproche sert moins à faire changer l’autre qu’à créer chez lui une réaction contraire à celle qui était souhaitée, il persiste à le lui adresser ! Enfermés à double tour à l’intérieur du « moi je trouve que » (sans même nous interroger sur notre possible incohérence), nous devenons incapables de nous ouvrir à l’autre dans sa différence ; surs de notre opinion ! Nous sommes incapables de percevoir cette évidence : Les comportements de l’autre relèvent d’une logique différente de la nôtre. »

M. Peronnet, psychanalyste

« Nous oublions constamment que ce qui est vrai pour nous sera fort probablement faux pour un autre. Forts de nos certitudes aveugles, nous en arrivons à déverser sur les autres toutes sortes de reproches que nous qualifions, selon les contextes, d’amicaux, amers, durs, fondés, justes, mérités ou sévères. »
Agnès Love Coach

Pourquoi le reproche est vain et inutile ?

Le reproche accable, humilie ou culpabilise notre partenaire

Quand nous disons – par exemple – à notre partenaire qu’il nous ment et que c’est mal de mentir, c’est parfaitement inutile et anti pédagogique parce que ce n’est pas parce qu’on sait qu’une chose est mal qu’on ne ressent plus le besoin de la faire ! (Je suis certaine que vous êtes d’accord avec ça). En accablant l’autre de reproches sous le prétexte que nous souhaitons qu’il change, nous ne faisons que créer chez lui de la culpabilité en même temps qu’un sentiment d’humiliation.
C’est une attitude perverse que de demander à une personne de faire ce qu’elle n’est pas en mesure de faire ou de l’inciter à croire qu’elle devrait être capable de faire ce qu’elle ne se sent pas capable de faire (du moins pour le moment) : dans cet exemple, oser dire la vérité.

Comment éviter les reproches ?

Comprendre l’autre pour ne plus reprocher

Aider véritablement une personne (à ne plus mentir par exemple) c’est commencer par l’autoriser à avoir fait ce que nous déplorons qu’il ait fait (c’est-à-dire mentir). Aider notre partenaire, c’est l’écouter et le comprendre, c’est aller voir ce que « recouvre » ce mensonge : quelle est l’action dont il a honte, qu’elle est l’action qu’il se reproche et dont il n’a pas voulu nous parler.
C’est en commençant par « être UN avec l’autre » (ici votre partenaire), et son besoin de mentir (et en le lui faisant sentir que nous sommes AVEC lui, qu’on écoute son besoin et on le comprend) que nous parviendrons peu à peu à ce qu’il n’éprouve plus le besoin de mentir : Si votre partenaire se sent compris, il n’aura plus l’envie de mentir.

Le reproche est toujours un échec, une défaite

Celui qui juge devrait d’abord s’interroger à propos de l’intention réelle de ce reproche : Que veut-il pour l’autre ? L’aider à changer ou l’accabler ? Accabler l’autre sert à l’humilier en prenant sa revanche sur lui, c’est là l’expression de notre ressentiment et de notre négativité, de notre incapacité à accepter l’autre en tant qu’il n’est pas nous, expression de notre narcissisme.
Par ailleurs, la victoire obtenue par les reproches, les critiques et les remontrances équivaut toujours à une défaite car elle n’est que momentanée. « Le chat est parti, les souris dansent. » dit le proverbe. Quand la contrainte n’est plus présente, les comportements reprochés s’expriment de plus belle.

Pourquoi le reproche ne sert à rien ?

Vous allez comprendre pourquoi le reproche est vain avec l’histoire de Paul, un de mes fidèles coachés :

Paul me racontait que, petit garçon il cachait les bandes dessinées que ses parents ne voulaient pas qu’il lise dans son grand livre de maths en leur laissant ainsi croire qu’il travaillait… Le jour où son embrouille a été découverte, il a été traité « d’embrouilleur », de menteur, ses parents lui on dit qu’ils ne pouvaient plus avoir confiance en lui, qu’il les avais définitivement déçus.
C’est ainsi que cet homme hypersensible avait perdu toute confiance en lui parce qu’il se considérait comme un nul, un minable. C’est donc à l’âge adulte – à la suite d’un travail de connaissance sur lui et après des jours de lutte avec moi-même, qu’il a pu ressentir dans quelle souffrance profonde prenait racine ses besoins de lire des bandes dessinées pour survivre à l’étouffement familial. Le besoin de mentir cache très souvent une blessure.

Les accusations et les jugements reçus par ses parents ne sont pas parvenus à aider Paul en souffrance qu’il était, à se mettre définitivement et sérieusement à son travail scolaire et encore moins à dire la vérité. Pire ! Il était en permanence sur le qui-vive et dans la nécessité extrême de tout mettre en œuvre pour ne plus se laisser surprendre dans ses stratégies de dissimulation.
Par leurs cris et leurs reproches incessants, ses parents avaient créé chez lui un tiraillement entre le petit garçon accablé par le travail scolaire auquel il ne comprenait rien et le petit garçon qui devait travailler, créant ainsi chez lui le besoin de s’évader à travers ces bandes dessinées interdites.

Quels que soient les efforts prodigués par une personne accablée, le changement n’est rendu possible qu’à une personne préalablement « réunifiée ». Ça a été là – précisément – la cause principale de l’absence de changement chez cet enfant malgré ses sincères résolutions et sa bonne volonté ! Comme énormément d’autres enfants accablés de reproches de leurs parents, il était pris dans un piège, mais comme il l’ignorais, il lui était alors impossible d’en sortir !

Les reproches avaient créé une part de Paul résolue à ne plus cacher les BD sous le prétexte que « le mensonge c’était mal », tandis qu’une autre part de Paul aspirait à être ce que Paul n’était pas (courageux au travail) parce que « c’était bien de travailler à l’école). En proie à ce tiraillement insoluble, il se condamnais à faire du sur-place (c’est-à-dire à demeurer le même) en perpétuant une insupportable souffrance.

Comment auraient du plutôt agir les parents de Paul ?

Ses parents ne savaient pas que dans leur rôle de parent, il ne suffisait pas de dire ce qu’il fallait faire ou ne pas faire, mais plutôt qu’il leur fallait lui montrer le chemin qui conduisait à ce qu’il n’aie plus besoin de leur mentir. Incapables de s’aimer tel qu’il était et surtout de chercher à se comprendre, ses parents ne savaient s’adresser à lui que sur la base de leur projection de qui il devait être. Ne sachant pas s’adresser à l’enfant perdu que Paul était, ignorants les causes de ses comportements de cachottier, ils ne pouvaient que « prêcher dans le vide » en les lui reprochant.

Les reproches à soi-même

Les reproches que nous nous adressons à nous-même sont aussi nuisibles que ceux que nous adressons aux autres : tant que nous nous en voulons d’être ce que nous sommes, nous nous condamnons à stagner et au repli sur soi.
Pour pouvoir « changer » il nous faut être « un », entier, nous-même, unique, d’accord pour l’être et non morcelé ou divisé.
(Si la vérité est que je suis un démon, il n’y a que ce démon qui puisse évoluer, se transformer, devenir de moins en moins égoïste – et pas l’image idéale que mes parents ou éducateurs m’ont appris à surimposer à la vérité.)

Comment aider quelqu’un à changer sans lui faire de reproches ?

  1. Se mettre à la place de notre partenaire
    Notre évolution passe par la réconciliation de ce que nous sommes. Tiraillés, imparfaits et blessés.
    Avoir une chance de pouvoir aider l’autre à changer de comportement (s’il le désire, bien sûr !) ne peut donc pas passer par le reproche, aider l’autre à changer, c’est donc aller avec lui là où il est tombé, du côté de son inconscient qui l’a poussé à agir comme il a agi. Aider l’autre à changer c’est donc aller avec lui du côté de ce qui l’oblige et le contraint à continuer de se conduire comme il se conduit – alors même qu’il en a peur, ou qu’il s’en veut.
    La souffrance de l’autre est bien difficilement mesurable et c’est le plus souvent par ignorance, aveuglement ou insensibilité que nous l’accablons de reproches.
    Si nous connaissions ne serait-ce qu’une seule des causes qui font que certaines personnes ont eu le comportement qu’elle ont eu, on fondrait sans doute en larmes !
  2. Développer notre empathie, qualité indispensable pour un couple épanoui et harmonieux
    N’ayant nous-même aucune connaissance des causes qui nous poussent à agir comme des aveugles, nous sermonnons les autres en voulant les soumettre à ce que nous croyons être leur bien (nos besoins égocentriques), oubliant que – comme nous – ils se débattent avec leurs compulsions et leurs habitudes contractées dans leur enfance.
    Il nous faudra donc un jour tous apprendre que s’il est aberrant d’adresser des reproches aux autres, il est tout aussi aberrant de se faire des reproches à soi-même, (comme de se reprocher à soi-même de faire des reproches aux autres !)
  3. Oublier la morale !
    Il va nous falloir changer radicalement de tactique pour devenir capables d’avancer. Personne ne peut avancer à partir d’un autre endroit que celui où il est, n’en déplaise à la morale qui cherche à nous persuader du contraire en nous laissant croire que nous aurions dû/pu être ce que nous n’avons pas été.
    Le reproche est inutile puisque nous n’avons pas le contrôle sur l’autre, et nuisible puisqu’il contraint l’autre à réagir au moment où nous aurions surtout aimé être entendu par lui.
  4. Apprendre à connaitre et à comprendre notre partenaire (son passé, ses envies, ses besoins)
    Ne plus adresser de reproches aux autres, c’est convenir que l’autre est toujours « tel qu’il est » : le reproche ni la condamnation n’y pourront rien changer.
    La seule manière d’être en lien avec l’autre c’est simplement de chercher à le connaître, à le comprendre, pour ne plus nous étonner de ses comportements paradoxaux pour nous.
    Si nous voulons avancer avec l’autre, nous n’avons pas d’autre choix que de commencer par le reconnaître – quoi qu’il nous en coûte ! – tel qu’il est.
    Le reproche est vain et nuisible parce que personne ne change à partir d’une critique ou d’un reproche. 
  5. S’aimer soi-même tel qu’on est
    C’est le vrai amour de soi qui permet la réconciliation avec soi-même et la paix. Il faut parvenir à ce que notre amour pour la vérité de ce que nous sommes devenus ici et maintenant soit infiniment plus fort que notre peur de n’être pas ce que nous pensons que les autres veulent que nous soyons. Il est la condition nécessaire à notre propre évolution.

Comment comprendre l’autre quand on ne le comprend pas ?

IMPORTANT / Il faut commencer par VOULOIR réussir à ce que notre respect pour la manière dont l’autre s’est comporté (avec les raisons qui sont les siennes), soit plus important pour la relation que notre besoin égocentrique que l’autre réponde à nos demandes.

Avec notre partenaire, nous pouvons par exemple nous dire à nous-mêmes une des phrases suivantes :

  • J’ai bien compris qu’au moment où elle a agi comme elle a agi, il lui est apparu qu’elle ne pouvait pas agir autrement.
  • Il ne pouvait que casser ce vase qu’il a cassé car à ce moment-là, il n’était pas centré, vigilant.
  • Il m’a répondu avec ironie, parce qu’il s’est sentie agressé.
  • Il a menti parce qu’il était trop difficile pour lui d’assumer ce qu’il avait fait.
  • Elle s’est mise à hurler parce qu’elle a senti le besoin de se défendre et qu’elle ne savait pas comment le faire autrement.
  • Il a voulu partir, parce qu’il ne se sentait pas en sécurité.
  • Il m’a regardé avec dédain parce qu’il s’est senti menacé par moi.
  • Il s’est mis à boire, à se droguer etc… tellement sa souffrance était insupportable : tellement il s’en voulait d’être comme il était, de se comporter comme il ne pouvait pas faire autrement que de se comporter.
  • Telle qu’elle était à ce moment-là, elle n’a pu qu’avoir peur de moi, alors même que je lui tendais la main.
  • Etc.

Conclusion

Et même si nous ne formulons rien aux oreilles de l’autre, le plus important pour elle (pour lui) – comme pour nous – est que nous ne lui fassions pas de reproches et que nous lui fassions sentir au contraire que nous avons compris les raisons de son comportement.

Comprendre autrui est dans votre intérêt, car c’est vous qui prendrez des coups si vous ne le comprenez pas. Vous serez le seul à en souffrir.

S.Prajnanpad

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